Dans les falaises emblématiques d’Eldorado Canyon, au Colorado, une nouvelle page s’est écrite. Les grimpeuses Laura Pineau et Kate Kelleghan ont réalisé un exploit remarquable : établir un nouveau record féminin de vitesse sur la mythique voie The Naked Edge, en 37 minutes et 8 secondes.


Une voie mythique

Pourquoi The Naked Edge ?

"C’est sans doute la voie la plus emblématique du Colorado", explique Kelleghan. "C’est un passage incontournable pour le 5.11 dans le canyon d’Eldorado, avec un grès technique et souvent sous-coté."

The Naked Edge est une référence dans l’histoire de l’escalade. Cette ligne de 140 mètres répartie en six longueurs est célèbre pour sa technicité et son exposition vertigineuse. Ouverte en artif en 1962 par Layton Kor et Bob Culp, ce n’est qu’en 1971 que Jim Erickson et Duncan Ferguson réalisent la première ascension en libre. En 1978, Beth Bennett grimpe la voie avec Lynn Hill et Jean Dempsey pour la première ascension 100 % féminine—un jalon pour les générations à venir.

Mais The Naked Edge, ce n’est pas juste une voie difficile : c’est une ligne d’une élégance rare.

« Elle se prête vraiment à une escalade fluide, naturelle. Une fois que tu la grimpes en mode vitesse, c’est grisant de parcourir autant de terrain aussi vite. On était debout à 5h30, on grimpait The Edge, et à 8h30 on était au boulot. Il n’y a pas beaucoup d’endroits où c’est possible. »

Kate Kelleghan and Laura Pineau climbing the naked edge

Photo by James Lucas

Établir un nouveau record

Ce n’était pas la première fois que Kelleghan entrait dans l’histoire sur The Naked Edge.

« Le record précédent, c’était déjà moi et mon amie Becca qui l’avions établi, il y a trois ans, » raconte-t-elle. « Mais quand j’ai su que Laura venait s’installer à Boulder et qu’on s’est mises à s’entraîner ensemble pour grimper en vitesse, ça a été une évidence. »

Au départ, l’objectif n’était pas de battre le temps précédent.

« Je n’avais pas prévu d’y retourner pour faire un temps », dit-elle. « Mais après notre premier run à 51 minutes, je me suis dit qu’on avait vraiment le potentiel pour faire mieux. Alors pourquoi ne pas essayer ? »

Elles ont alors consacré deux semaines à The Naked Edge, en répétant la voie, en analysant chaque section, et en peaufinant les moindres détails.


Maîtriser la voie grâce au GPS vertical


Pour atteindre un tel niveau de précision, chaque minute comptait. Kelleghan et Pineau ont utilisé le suivi vertical GPS de COROS pour disséquer chacune de leurs tentatives : temps d’approche, durée de la grimpe, descente…

"On a utilisé la fonction “Escalade” de la montre pour découper notre effort entre l’approche, la montée et la descente", explique Kelleghan. "Ça nous a permis de voir exactement où on pouvait gagner du temps : une ou deux minutes sur l’approche, quelques-unes sur la voie, deux ou trois sur la descente."

En analysant les données GPS détaillées et les temps intermédiaires, elles ont identifié des opportunités et transformé une ascension de 51 minutes en un record de 37 minutes.


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Gérer l’intensité avec la fréquence cardiaque

Photo by James Lucas


Grimper vite, ce n’est pas qu’une question de force : c’est aussi savoir gérer son effort. Grâce au capteur de fréquence cardiaque COROS, le duo a obtenu des données clés sur l’intensité qu’elles pouvaient soutenir—et à quel moment.

"Je pouvais maintenir entre 165 et 170 battements par minute pendant presque toute l’ascension", explique Kelleghan. "Si je voyais que ça baissait—sauf tout en haut quand je tirais Laura—je savais que je pouvais relancer un peu."

Elle a atteint 189 BPM lors du sprint final, tandis que Pineau est montée à 194 BPM. Ces pics coïncident avec l’effort maximal sur les derniers mètres—preuve que la gestion de l’intensité a été optimale.


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Récupération, préparation et rôle du sommeil

La préparation ne s’arrêtait pas à la paroi. Dans les jours précédant chaque tentative, les deux grimpeuses ont scruté leurs données de sommeil et de récupération.

"On comparait notre sommeil chaque soir", raconte Kelleghan. "C’était assez amusant—observer la fatigue ressentie par rapport à ce que disait la montre. On voulait absolument atteindre la catégorie ‘sommeil excellent’ avant chaque gros effort."

Cette rigueur a mené à des ajustements parfois surprenants : "Laura dormait mal après avoir regardé des vidéos de records de vitesse sur la voie—elle repassait les mouvements dans sa tête en boucle", rit-elle. "Donc on a arrêté, et la qualité de son sommeil s’est nettement améliorée."


Curieux de savoir comment la récupération influence tes performances ? Découvre notre article sur les Indicateurs de récupération.


La donnée, un atout pour les grimpeurs

Photo by James Lucas

Pour celles et ceux qui veulent associer technique et technologie, le message de Kelleghan est clair : fais confiance aux données.

"Si tu veux mieux performer, tu as besoin de données. Sinon, tu avances un peu dans le vide", souligne-t-elle. "Même sans viser un record, c’est intéressant de voir combien de voies tu grimpes en salle ou de suivre ta fréquence cardiaque. C’est ça qui te donne un plan d’action, que tu veuilles progresser, maintenir ou juste comprendre comment tu fonctionnes."


Repousser les limites, inspirer les autres

L’ascension record de The Naked Edge par Kelleghan et Pineau est bien plus qu’un chrono. C’est un exemple inspirant de ce qu’on peut accomplir quand la passion rencontre la précision. Grâce aux outils COROS et à leur détermination sans faille, elles n’ont pas seulement battu un temps. Elles ont redéfini les frontières du possible.

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