La Transcontinental Race est la plus emblématique des courses cyclistes d'ultra-distance en autonomie. L'édition de cette année reliait Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne à Constanța en Roumanie. Le 27 juillet, 420 coureurs se sont lancés à l'assaut d'un parcours d'environ 5 000 km, avec plus de 40 000 mètres de d+ sur des terrains divers et exigeants. La TCR laisse les coureurs définir leur propre itinéraire, mais ils doivent obligatoirement passer par des points de contrôle donnés. Après 10 jours, 16 heures et 38 minutes de course, c'est Victor Bosoni, un cycliste français de 22 ans, qui l'a emporté !

Bien qu'il soit jeune dans le monde de l'ultra-cyclisme, Victor n'est pas étranger à l'élite. Avant de se consacrer au cyclisme d'ultra-distance, il courait au plus haut niveau amateur et avait prévu de devenir cycliste professionnel sur route. Une maladie génétique l'a contraint à revoir ses plans et à se tourner vers le cyclisme d'ultra-distance, plus compatible avec son traitement et finalement plus proche de son amour pour le vélo.

« En 2022, quand j’ai quitté la compétition sur route classique, j’ai enchaîné les 7 majeurs dans les Alpes du Sud (360 km et 12 000 m de d+) : j’ai battu le record de cette épreuve mythique et j’ai réalisé que c’est dans ces projets au long-court que j’allais désormais m’épanouir. »


L'efficacité comme priorité

La course se déroulant en autonomie, Victor n'avait pas d'équipe pour l'assister en cas de problème avec son équipement. Cela signifie qu'il a dû choisir le vélo et le matériel les plus à même de le mener au bout des 5000 km. « Sur ces épreuves en autonomie, la fiabilité du matériel est un facteur essentiel. Pour le vélo, contrairement à d’autres qui privilégient la légèreté du carbone, je fais le choix de l’acier pour sa robustesse et son confort. Sur la durée, je suis clairement gagnant. » Il en va de même pour le choix de son appareil de navigation : « J’ai opté pour le DURA de COROS car j’ai une confiance totale en cet appareil. L’autonomie est dingue et l’utilisation hyper intuitive. Je sais pouvoir compter sur l’appareil sans me poser aucune question, et c’est un vrai facteur de gagne. »


Une remarquable maturité

Alors que le cyclisme d'ultra-distance est souvent dominé par des athlètes expérimentés, Victor se distingue par sa précocité et sa maturité. « Je viens avec mes qualités propres, et je mise ainsi sur ma vitesse. Ça me permet de dormir plus longtemps que mes concurrents, environ 5h par nuit, et d’être plus efficace sur la route ». Sa vitesse moyenne sur le vélo est en effet impressionnante : 26,6 km/h, pour 451 km par jour. Le sommeil est un facteur fondamental sur la TCR, et Victor y accorde la plus grande attention, avec des nuits de qualité toujours passées dans un hôtel. Enfin, presque toujours...


La première étape

La Transcontinental Race ne commence pas comme la plupart des autres courses. C'est à 20h00 que les coureurs quittent Saint-Jacques-de-Compostelle, dans la nuit. Victor a ainsi enchaîné 27 heures d'effort avant son premier vrai repos. Lorsqu'il atteint le premier point de contrôle dans le parc national des Picos de Europa, il est en 5e position, fidèle à son plan de course.


Les données DURA de Victor au jour 1


Jour 8 : Le ferry pour l'Albanie comme une vraie récupération

Après avoir traversé le sud de la France puis l'Italie, Victor embarque sur le seul ferry autorisé de la course, direction l'Albanie. Cette étape critique représentait à la fois un obstacle logistique et une opportunité de repos bien mérité après plus d'une semaine de vélo.



Le huitième jour de course, alors qu'il sait pouvoir se reposer sur le ferry, Victor réalise sa performance la plus rapide de la course : 31,6 km/h de moyenne sur 247 kilomètres. La combinaison d'un temps réduit passé sur le vélo et d'un temps d'arrêt conséquent sur le bateau se révèle un facteur excellent de récupération : ce répit a donné à Victor ce dont il avait besoin pour repasser à l'action en Albanie.


Les données DURA au jour 8, avant le ferry


Une victoire tout en contrôle

Une fois en Albanie, les longues journées de vélo peuvent reprendre. Lors des jours 9 et 10, Victor parcourt une distance significative, s'appuyant sur sa relative fraîcheur pour mettre de la distance avec ses concurrents. Pendant que les autres payent le prix de leurs efforts de début de course, dans un rythme parfois irrégulier, Victor poursuit son plan de course : des vitesses moyennes élevées associées à un sommeil de qualité.

Les données DURA au jour 10, quand Victor a construit sa victoire


Au moment d'entamer la dernière étape, sa victoire semble acquise. Le 11e jour, Victor parcourt 150 kilomètres, avec un contrôle toujours aussi bluffant, en environ six heures. Quand il arrive sur les rivages de la mer Noire, à Constanța, il a plus de sept heures d'avance sur le deuxième.

Sa régularité et sa discipline ont fait la différence. Resté en retrait en début de course, Victor est passé devant puis a accentué son avance jour jour après jour. Dans les courses d'ultra-distance, cette maîtrise est tout l'enjeu.

ANALYSES D'ENTRAÎNEMENT