Manon Trapp est une jeune coureuse française pleine de talent qui a obtenu des résultats impressionnants en cross-country, sur 5000 m et 10 km au cours des dernières années. Elle se prépare à courir son premier marathon le dimanche 3 décembre à Valence, en Espagne, dans l'espoir de se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris en 2024.


Du judo à la course à pied

Manon, ancienne judokate confirmée ayant obtenu une ceinture noire et une neuvième place aux championnats de France, s'est tournée vers la course à pied en 2017. Ses joggings occasionnels en forêt se sont rapidement transformés en un véritable amour pour le sport. Elle est ainsi passée du cross-country aux épreuves sur route et sur piste, en se concentrant sur des distances telles que le 3 000 mètres et le 5 000 mètres.

"Pour moi, la piste est surtout un moyen de gagner en vitesse, pour ensuite être meilleure sur les cross. Et en ce qui concerne la route, j'aime voir ma progression sur 10km d'année en année : j'ai pour habitude de faire un 10km par an. Cela me permet de comparer mes chronos. Car en cross, les courses sont plus variées : c'est plus compliqué à comparer."

Au début, Manon souhaitait continuer à pratiquer à la fois le judo et la course à pied, mais elle s'est vite rendu compte qu'il n'était pas possible de concilier les deux. Sa passion pour le cross-country a pris le dessus. Manon nous confie : "J’aime ce sport car il se pratique en extérieur, il est synonyme de liberté".

Manon a récemment terminé 3e femme française aux Championnats du monde de semi-marathon, confirmant ainsi son passage à la course sur route et au marathon.

Credit: Paola Tertrais (@paollla.pix)


Comment son entraînement a-t-il évolué ?

En 2021, en changeant d'entraîneur, Manon a opéré un virage important dans sa façon de s'entraîner. Son ancien entraîneur se concentrait sur le travail sur piste en alternant avec des footings, mais très peu de fartleks et de seuil. "Je ne connaissais pas le seuil jusqu'à il y a 2 ans. Je faisais énormément de séances sur piste."

Aujourd'hui, Manon s'entraîne beaucoup plus en nature, ce qu'elle apprécie tout particulièrement. Son entraînement s'est diversifié, et elle a intégré de nouvelles séances telles que les fartleks, la musculation et les sorties plus longues avec du seuil le dimanche.

"Dans le club où je suis actuellement, nous nous concentrons beaucoup plus sur le cross et les entraînements en nature. Je ne vais sur la piste qu'une fois par semaine pour un type d'entraînement spécifique. Je cours beaucoup aux sensations." Aujourd'hui, alors qu'elle entame sa troisième année avec son entraîneur actuel, l'accent est mis sur la qualité de l'entraînement de Manon et sur l'augmentation progressive de la charge d'entraînement, en particulier dans le cadre de la préparation du prochain marathon de Valence.

Parmi les autres changements apportés à sa routine d'entraînement, Manon cite également les séances en groupe avec son club au Bourget-du-Lac. "Nous nous entraînons toujours ensemble. C'est l'un des principaux facteurs qui m'a permis de progresser ! C'est très important pour moi d’être accompagnée sur les séances d’intensité. Les footings, je préfère les faire de mon côté pour aller à mon allure et bien récupérer."

Credit: Paola Tertrais (@paollla.pix)



Le rêve olympique

Manon progresse rapidement en course à pied et commence à penser à l'objectif de tout athlète élite : se qualifier et participer aux Jeux olympiques. Elle a dû pour cela répondre à une question : sur quelle discipline se focaliser ? Le cross n'étant malheureusement pas une épreuve olympique, Manon a dû choisir entre la piste et le marathon. "Je me suis dis : pourquoi ne pas essayer le marathon ? J’adore courir longtemps, je me sens plus à l’aise sur des formats longs, alors je pense que le marathon ne peut que me plaire. Si je ne parviens pas à me qualifier sur cette discipline, alors j'essayerai sur la piste".

Qu'est-ce qui la rend le plus nerveuse à propos du marathon ?

La préparation d'un marathon présente des défis uniques pour Manon. Elle explique : "Cette épreuve est plus stressante parce qu'on ne peut pas faire la distance du marathon, à l'allure, à l'entraînement. J'ai fait ma première séance de 30 km et je me demandais comment mon corps allait réagir au 30ème km... C’est une nouvelle façon de s’entraîner et j’espère que mon corps va bien réagir. Mais jusqu’ici tout s’est bien passé : mon corps encaisse, grâce à mes années de pratique. Mais il y a toute de même le stress de savoir comment mon corps va réagir au 36-38ème km. Tous les athlètes qui ont de l'expérience me parlent du mur du 35ème, ça fait un peu peur..." (rire)

Credit: Paola Tertrais (@paollla.pix)


Ses objectifs pour le jour de la course

Alors qu'elle se prépare pour le marathon de Valence 2023, l'objectif principal de Manon est d'atteindre les minimas pour se qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Indépendamment de ce qui se passera ce jour-là, elle considère ce marathon comme une expérience d'apprentissage importante qui façonnera son avenir en course à pied.

Lorsque nous avons demandé à Manon comment elle se sentait par rapport à la préparation de la course, elle a répondu : "Oui je suis confiante. J'ai acquis un bon niveau aujourd'hui, alors je pense que tout est possible ! Il me reste les plus grosses séances à faire et ces séances me permettront de gagner en confiance : elles me diront si finalement c'est réaliste de viser ces minimas. Mon objectif va évidemment évoluer dans les semaines qui vont venir, à l'approche de la course."

Toute l'équipe COROS te souhaite une excellente préparation Manon. Nous sommes impatients de suivre tes performances lors du Marathon de Valence 2023 et de découvrir les prochaines étapes de ta carrière de coureuse !

Credit: Paola Tertrais (@paollla.pix)


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